Belle journée, mais longue, nuageuse, pluvieuse et orageuse : on commence à se faire à l'idée que c'est la météo d'ici. Nous avons quitté le refuge de Nice au matin (refuge ou plutôt paillote pour touristes laissant leur voiture plus bas au parking afin d'avoir l'illusion de faire de la randonnée, mais bref !) Par une montée suivant un torrent pour arriver très rapidement sur le Lac Niré (2353m), avec quatre autres petits lacs en enfilade. Nous avons pris la direction d'un versant rocheux entre le 3ème et le 4ème Lac, vers ce qui semblait être un mur infranchissable.
Une série de couloirs de pierrailles et des passages avec des marches pour géants nous a permis de déboucher sur la Baisse de Basto (2693m). De là, descente au travers d'un éboulis suivi de grosses rocailles, jusqu'au Lac de Basto, puis remontée où nous avons croisé des hordes de touristes en baskets à la queue-leu-leu, jusqu'à la Baisse de Valonasque (2549m) débouchant sur la Vallée des Merveilles.
Malheureusement, le temps qui était déjà très nuageux, avait déjà viré à la grêle quelques minutes plus tôt. Aussi, la fameuse vallée nous est apparue dans les nuages. Nous sommes descendus sur des lacets d'herbes et de pierres serrées. Nous avons croisé un lac puis nous avons suivi un torrent.
Après le Lac des Merveilles (2294m), nous avons pénétré dans la zone des célèbres gravures rupestres, dont l'accès se limite pour le simple randonneur, à 3 rochers. Pour admirer les autres gravures, il faut louer les services d'un guide officiel, ce qui peut se comprendre pour éviter les dégradations liées au vandalisme, mais ce qui reste décevant pour qui en a fait l'un des objectifs de son voyage. De plus, pas de chance, l'orage a éclaté au niveau de la dernière gravure accessible, et nous avons été contraints de courir jusqu'au refuge des Merveilles (2111m).
Le temps que l'orage se calme (il était réellement très violent) et que nous séchions, trempés que nous étions malgré nos capes de pluie, nous avons repris le GR. Contrairement à ce que nous pensions, pas de possibilité pour planter la tente dans les environs, ni de dormir au refuge, ce dernier étant systématiquement complet l'été, à cause des personnes qui laissent leurs voitures au bout d'un sentier en contrebas (certains se font même emmener jusqu'au refuge en 4X4 !). Bref, contraints et forcés nous avons repris notre chemin, qui pour l'occasion tenait plus du torrent. Nous avons grimpé et croisé 2 lacs artificiels, puis sous un ciel tout bleu, nous sommes arrivés au Pas du Diable (2436m). Avec tout cela, il était déjà plus de 16h00, et nous ne savions toujours pas où nous allions nous poser, surtout qu'à partir de là le sentier suivait les crêtes. Nous avons entamé une descente vers la baisse Cavaline (2107m), où nous avons encore croisé un groupe de jeunes chamois, puis nous avons poursuivi, en voyant toujours devant nous le sentier suivre les crêtes, sans possibilité apparente de planter la tente. Nous avons franchi le Col de Rous (1999m), et la Baisse de Saint-Véran (1836m).
Enfin là, à plus de 18h00, nous avons trouvé une surface à peu près plane pour nous poser, juste au-dessus d'un blockhaus et abrité du vent par un bâtiment en ruine. En revanche nous avons pu jouir d'une vue fantastique avec coucher de soleil. Nous prions ce soir pour que le vent ne se lève pas et pour qu'il ne fasse pas trop froid car nous sommes encore très hauts.